Partez à la découverte des plus beaux villages de France ! Commençons par la Charente-Maritime et ses charmants villages qui peuplent son littoral… ou pas ! En pénétrant entre les remparts de Brouage, difficile d’imaginer que ce fut un port… opulent qui plus est ! Aujourd’hui, la mer est à plus de deux kilomètres et l’eau ne vient plus lécher les hauts murs de la cité.
Un port… au milieu de la terre
Brouage a été prospère en son temps, un grand port de commerce où se côtoyaient diverses langues et nationalités. Car Brouage possédait alors un atout de grande valeur : le sel. Véritable or blanc, lié à la conservation des aliments, le sel était une denrée précieuse qui fit la renommée et la richesse de Brouage. Les marais qui environnent encore le port endormi étaient alors des marais salants connus jusqu’aux Pays-Bas, en Angleterre et dans la Hanse. Peuples et langues se mêlaient dans les rues de Brouage, qui se nomme un temps Jacopolis-sur-Brouage, du nom de Jacques de Pons, puissant seigneur des lieux. C’est à lui que l’on doit les alignements de la ville, même si l’histoire n’aura pas retenu le nom de cet orgueilleux sire. Pourquoi avoir gardé le nom de Brouage ?*
Prise entre deux feux : Brouage-la-belle dépérit
Brouage est convoitée, désirée ; les Anglais, comme les Protestants, espèrent en faire l’une de leurs places fortes. Passant des mains des catholiques à celles des protestants, puis à nouveau à celle des catholiques, Brouage est un terrain prisé des guerres de religion. Les rois la prennent sous leur protection, renforçant ses remparts et la dotant de solides fortifications. Bientôt, elle est même nommée place royale. Aux barques des pêcheurs et aux bateaux chargés de sel pour le nord de l’Europe succèdent les navires de guerre. L’ambition des rois de France est alors de faire de Brouage l’un des plus importants ports de guerre de France, rival de La Rochelle, alors aux mains des protestants.
L’avenir de Brouage semble alors radieux : cité prospère, protégée et chérie des rois, à la vocation maritime et militaire toute tracée. Les protestants ont bien compris les dangers d’avoir un tel port à proximité de leur place rochelaise. Le prince de Condé, chef de file du parti, programme alors la mort de Brouage : en juin 1586, il ordonne de couler 21 navires dans le chenal de Brouage. L’envasement, cet ennemi invisible qui avait déjà commencé son œuvre, s’intensifie, malgré tous les efforts entrepris par les gouverneurs successifs. Le sable et la vase s’amassent autour des navires coulés et la mer s’éloigne progressivement. Adieu belle prospérité, adieu abondance et richesse. Désormais, le sort de Brouage est scellé. Même le prestige et l’aura du Cardinal de Richelieu, gouverneur de la place n’auront pas réussi à sauver cette place, qui reste encore quelques temps renommée, mais qui perd de sa superbe dès que Colbert décide que la cité ne sera pas le grand port de guerre de l’ouest, en ordonnant la construction de l’arsenal de Rochefort. Le destin de Brouage s’enfonce pour l’éternité dans la vase.
Du Canada à l’Italie
Brouage aurait pu rester célèbre par l’un de ses enfants, mais peu connaisse le nom de Samuel de Champlain, fondateur de Québec. C’est pourtant Brouage qui a été le berceau de ce véritable explorateur, meneur d’hommes hors pair, qui eut à cœur non pas d’amasser les richesses du Nouveau Monde, comme des conquérants et des pillards, mais de fonder un pays, mariant ses filles avec les garçons autochtones, œuvrant pour la paix entre les tribus indiennes. Il a créé les premières cartes de l’Amérique du Nord et fut un entrepreneur exceptionnel, un bâtisseur qui a surmonté toutes les embûches, de la réticence des puissants en France, à des tentatives d’assassinat en Nouvelle-France. Grâce à lui, le Canada est devenu un grand pays, et Québec est né de cette folle aventure, entre la petite terre de Brouage et les eaux du Saint-Laurent. Si le nom de Champlain est tombé dans l’oubli en France, les Québécois rendent encore hommage à leur fondateur, qui a poussé son dernier souffle loin de sa terre natale, sur cette Terre Neuve, devenue sa patrie d’adoption.
Quand ce n’est pas le Canada qui s’invite à Brouage, c’est l’Italie ! Ah, combien elle a versé de larmes, cette belle Italienne ! La belle Marie Mancini n’est autre que le premier amour fou de Louis XIV. Alors que le roi est encore un jeune homme, la nièce du Cardinal Mazarin ravit son cœur, et elle se voit déjà reine de France, comme lui promet son royal amant. Mais la raison d’Etat a ses raisons qui ignorent le cœur : un mariage diplomatique avec l’Espagne se négocie pour le roi. Louis XIV résiste à la pression de Mazarin, son parrain et mentor, ainsi que de sa mère. Le Cardinal décide d’employer la force pour faire plier les amoureux : il exile Marie loin de Paris. Rendez-vous compte : les adieux sont déchirants, le roi pleure ! C’est à Brouage que la jeune fille trouve refuge et pleure à sa guise ses amours déçues. Pourtant, l’âme fière, elle rend les armes : elle ne sera pas la maîtresse du roi de France. Allez donc écoutez sa dernière lettre : les larmes vous montent aux yeux de sentir tout l’amour que se portaient ces jeunes gens !
Aujourd’hui, une découverte avec Commines
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*Nos audios immersifs de la cité vous feront découvrir les dessous d’un nom qui conserve la mémoire de l’histoire portuaire et maritime de la ville.