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La Roche Courbon : le château de la belle au bois dormant

Une demeure Renaissance ? 

Il surgit, majestueux, au détour d’un chemin, au milieu des chênes verts qui donnent à ce coin de Saintonge un air étrange de Méditerranée. Quelle splendeur ! Un imposant logis, aménagé au XVIIe siècle, aligne avec une régularité parfaite ses multiples fenêtres sous un toit d’ardoises. Son balcon de pierres ornées lui donne un petit air d’Italie. Pourtant demeure cette impression, subtile, d’une forteresse du Moyen Âge. Sans doute est-ce à cause du donjon carré, conservé du XIIe siècle, qui accueille le visiteur, ou de cette forme triangulaire étonnante, sur un éperon rocheux. Vestiges du temps où Romette – c’était alors son nom – devait se protéger des Anglais qui traversaient la région en pillant et détruisant sur leur passage. 

Une famille de marins 

Ce n’est que quelques décennies plus tard, au gré de mariages et d’héritages, qu’il prit le nom de ses nouveaux propriétaires, sans oublier le socle sur lequel il était bâti : La Roche Courbon. Si la famille Courbon est aujourd’hui oubliée, elle faisait partie des plus grandes de Saintonge et certains de ses membres occupèrent même d’importantes fonctions à la Cour. Ils ont su s’attirer les faveurs de la Couronne, qu’ils servaient fidèlement. La plupart s’engagèrent dans la Marine royale : ils ne pouvaient renier leurs origines, au bord de l’Atlantique. Les capitaines de vaisseaux se succèdent, mourant parfois au combat, ou revenant couler leurs vieux jours dans cette demeure qu’ils embellissent et enrichissent. Ils lui offrent même l’un des premiers jardins à la française du royaume, avant ceux qui tapissent les allées du château de Versailles.

Il faut sauver les jardins du roi

Les affres du temps ont pourtant raison de cette belle demeure, et les Courbon délaissent leur demeure. La nature reprend ses droits tandis que la forêt attire les convoitises des bûcherons. Le domaine semble condamné. Mais un amoureux de la nature et des belles pierres prend le parti de défendre cette forêt et son château, qui ont abreuvé de rêves et d’aventures sa jeunesse : Pierre Loti, auteur à succès du XIXe siècle finissant, publie le 21 octobre 1908, à la une du Figaro, un long plaidoyer appelant à sauver le « château de la Belle au bois dormant », comme préfère le surnommer l’auteur. Les tractations s’engagent avec des amis de l’artiste, mais la guerre ralentit les choses.

Finalement c’est en 1920 que Paul Chénereau, polytechnicien et entrepreneur, acquiert le château de La Roche Courbon. Avec ardeur, il remet en état le château et les jardins. Ces derniers retrouvent le faste de leur première création et s’agrandissent, par les soins d’un architecte-paysager qui a déjà fait ses preuves auprès des cours d’Angleterre, de Danemark ou de Suède. Un jardin digne des rois. Pourtant, ils sont menacés par les marais dans lesquels ils s’enfoncent chaque année un peu plus. L’œuvre de sauvegarde est poursuivie avec autant d’ardeur et d’ingéniosité par les héritiers de Paul Chénereau. Une opération de sauvetage des jardins est entreprise : des milliers de pilotis sont enfoncés dans la vase. Désormais, les jardins à la française dignes des rois sont des jardins suspendus, semblables à ceux que connut jadis Babylone ! 

Au fond du parc, dominant légèrement les jardins, le belvédère offre une vue spectaculaire sur le château, dont les deux grosses tours et les arcades Renaissance se reflètent dans le bassin : un instant, le temps semble s’arrêter.

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